Posté par Tania Pétille, le 24 juin 2023
Tania Pétille, notre poète, a ressorti de son chapeau un poème commencé il y a neuf ans, qu'elle vient de terminer et qui figurera au début de son prochain recueil « Hurler avec les loups ». Il concerne la liberté d'expression et de réflexion en France. Le voici offert aux lecteurs malgré sa longueur, pour qu'il jugent par eux-mêmes de sa pertinence ou non.
Par Tania Pétille
Le courant nous emporte avec rapidité
Vouloir y échapper tiendrait de la gageure
Il faut pourtant lutter pour ralentir l’allure
Garder de la distance et de la liberté
Mais qui peut résister à cette propagande
Garder l’esprit ouvert tout en gagnant sa vie
Travailler tout le jour pour nourrir ses petits
Prendre un peu de repos telle une juste offrande ?
La presse et les médias nous mènent en bateau
Leurs infos sont à prendre avec circonspection
Pour les envisager dans leurs implications
Ne pas vouloir tirer de conclusions trop tôt
Souvenez-vous Saddam Hussein et Kadhafi
Traités de dictateurs aux armes nucléaires
Soudain vilipendés comparés à Hitler
Avant d’être attaqués tués ensevelis
Quand ils ont décidé de lancer une guerre
Les doux Etats-Unis soucieux de leur image
Qui veut noyer son chien l’accuse de la rage
Dans la presse à leurs pieds dénigrent l’adversaire
C’est Poutine à son tour qui sert d’épouvantail
Défendre son pays est devenu un crime
Sa tête est mise à prix pour les chasseurs de primes
On plaint fort la Crimée revenue au bercail...
Ces larmes convenues viennent de crocodiles
Flux lacrymal gluant d’hypocrisie servile
On prend les citoyens pour des sujets débiles
Décérébrés perdus par ces propos labiles
Les pays africains ont droit à ce bourrage
De crâne impertinent concernant leurs élites
Traitées de dictateurs entourés de leurs suites
Opposant au progrès les plus sérieux barrages
Pas de démocratie dans ces pays « barbares »
Rien que des avanies des répressions notoires
Malgré tous leurs efforts pour rattraper l’Histoire
Ils sont a priori condamnés sans espoir
Ce n'est pas l'Occident où tout est transparent
Où la police est molle et guide les passants
Où chacun est bercé soigné toujours content
Des preux politicards au sourire éclatant
Pour les chatons gentils l’Etat se met en quatre
Distribue les bisous prébendes à tout va
Du berceau à la mort la vie est un gala
Un monde merveilleux confortable idolâtre
Il suffit d’acquiescer à toutes les lubies
Surtout s'acoquiner avec les politiques
Gardez-vous d’opposer un non catégorique
A leurs diktats odieux ignoblement subis
Il vous faut marcher droit penser à l’unisson
Des bien-pensants retors prêts à vous recadrer
A vous passer l’envie d’ergoter regimber
De questionner le dogme à vos propres façons
Le pays tout entier est pris dans une nasse
Plus de contradiction c’est l’unanimité
Plus la moindre question de légitimité
Le Peuple formaté n'a plus d'avis qu’en masse
Il est endoctriné sa vigueur est châtrée
Inconscient ignorant de son aliénation
Il agit en aveugle au gré des injonctions
Rabougri racorni désemparé cloitré
Nous sommes héritiers d’une très longue histoire
Guerres crimes odieux ont de tous temps eu lieu
Malgré les démentis pour berner nos aïeux
Convaincre d'une paix éternelle illusoire
On invoque un prétendu « devoir de mémoire »
Mais c’est ce fourvoiement qui est la vraie leçon
Cet endoctrinement qui changeant de façon
Ne laisse aucune place au moindre échappatoire
La guerre d’Algérie n’a jamais existé
L’ordre fut maintenu dans la légalité
Cinq cent mille appelés formèrent une armée
Afin de va-nu-pieds libérer la contrée
Il ne s’agissait pas d’un combat politique
De la lutte d’un peuple armée patriotique
C’étaient des fellaghas des pouilleux dérisoires
Qui défiaient la raison des réprouvés notoires
Ainsi continûment le brave populo
Aux mains des gouvernants est mené par la bride
Manipulé trompé mannequin que l'on guide
A coups de nerfs de bœufs comme un vilain troupeau
Dès lors peut-on vraiment le tenir responsable ?
Il est décervelé son cas désespéré
On lui fait endosser les pires cruautés
Peut-on complètement le déclarer coupable ?
Que penser des médias journaux télés radios
Déversant sans arrêt avec bonne conscience
Leur flot de menteries abusant la confiance
De leurs chers auditeurs tous pris pour des idiots
Si vous vous avisez d'en dénoncer l'abus
Vous courez le danger de recevoir des pierres
Des coups pour vous apprendre les bonnes manières
Il vous en coutera de jouer les Cabu
Le lâche assassinat des caricaturistes
D'un hebdo satirique ironique et athée
Justifie-t-il pourtant une conformité
A devenir « Charlie » embrigadé suiviste ?
Liberté d'expression tu n'es qu'un beau slogan
Un sujet de discours dans les préaux d'école
Si tu veux critiquer en face les idoles
Du moment attends-toi à voir couler ton sang
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24/06/2023 à 10:54
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